05-2024
ARTICLES OFFICIELS
Informations officielles provenant d'organisations nationales ou internationales
Santé Publique France - Dossier de La Santé en action n°466, mai 2024 : Soutenir la construction des premiers liens parent-enfant
Santé publique France publie, dans un nouveau numéro de sa revue La Santé en action, un dossier consacré à la construction de la relation parent-bébé, dont la qualité apparaît comme un déterminant essentiel pour la vie future du nourrisson, et en premier lieu pour sa santé.
Les 1000 premiers jours de la vie de l’enfant - « là où tout commence », comme l’indique le rapport de la commission éponyme sorti en septembre 2020 - constitue une période charnière pour son développement. On sait désormais que les expériences vécues au début de l’existence, y compris in utero, ont un impact plus tard sur la santé physique et mentale des individus, sur leur bien-être social et affectif.
Le dossier « Soutenir la construction des premiers liens parent-enfant » du n° 466 de La Santé en action partage les dernières connaissances scientifiques sur le rôle complexe et crucial des interactions entre le nouveau-né et son/ses parents. Il montre comment les professionnels de la petite enfance peuvent venir en soutien pour qu’une relation de qualité, répondant aux besoins fondamentaux des tout-petits, s’établisse.
ARTICLES CONSEILLES
Informations, articles scientifiques, études concernant l'activité pédiatrique
Risque de troubles du comportement alimentaire chez les athlètes adolescentes et adultes : le rôle de la satisfaction corporelle, le type de sport, l'IMC, le niveau de compétition et le contexte d'entraînement
Les troubles du comportement alimentaire ont une influence négative sur la santé (ses 3 dimensions confondues) et la performance des athlètes. Pour atteindre un niveau de performance élevé tout en se conformant aux attentes et à la vision culturelle de ce à quoi devrait ressembler « un corps athlétique », les athlètes, en particulier féminines, contrôlent et restreignent souvent leur régime alimentaire, ce qui pourrait les exposer à un risque plus élévé de développement de troubles du comportement alimentaire. En plus des facteurs liés à l'environnement sportif, les athlètes adolescentes sont soumises aux divers stress inhérents au processus de croissance et de changements importants de leur apparence physique. Cette étude a ainsi voulu comparer la relation entre le risque de développement d’un trouble du comportement alimentaire, les aspects spécifiques à différents environnements sportifs (le type de sport, le niveau de compétition national/international, le contexte d'entraînement), et les aspects individuels (satisfaction de l’image corporelle et indice de masse corporelle), auprès des athlètes adolescentes et des athlètes adultes. Pour en savoir plus sur les résultats, cliquez ci-dessous :
Les métaux lourds liés à la consommation de riz dans les régimes sans gluten, représentent-ils un risque pour la santé des personnes concernées ?
Un régime sans gluten (ou « GFD » pour « gluten free diet ») est le traitement de choix pour les troubles liés au gluten, bien que ce régime ait été associé à des carences en macro et micronutriments. Mais récemment, c’est la consommation de riz naturellement contaminé par l'arsenic, qui a suscité des inquiétudes en raison du risque plus élevé qu'il peut représenter pour les personnes suivant un GFD, et pour lesquelles le riz est une céréale très importante. Des chercheurs ont donc examiné les données publiques au cours des 20 dernières années dans Medline et Scielo, en anglais, français et espagnol, concernant quatre métaux lourds (As, Hg, Cd et Pb), afin d'évaluer si les preuves suggèrent que la maladie cœliaque et le suivi d’un GFD est associée ou non à des niveaux accrus de concentrations sanguines et urinaires de ces métaux lourds. La bonne nouvelle, c’est que bien que les niveaux décrits soient statistiquement significatifs par rapport à ceux des personnes suivant un régime alimentaire normal, ces taux de métaux lourds restent encore loin d'être toxiques. Suivez le lien ci-dessous pour en savoir plus :
Comparaison de la composition nutritionnelle du petit déjeuner des enfants et les adolescents sains et ceux atteints de maladie cœliaque - Rôle des produits industriels sans gluten
Manger un petit déjeuner équilibré sur le plan nutritionnel peut être un défi lorsque vous suivez un régime sans gluten (ou « GFD » pour « gluten free diet »). Cette étude espagnole a donc tenté de comparer la composition nutritionnelle qualitative et quantitative de 364 produits industriels sans gluten (GFP) pour le petit déjeuner, avec 348 produits homologues contenant du gluten (GCC). L’équipe de chercheur a aussi tenté d’analyser la qualité nutritionnelle du petit déjeuner dans un groupe d'enfants et d'adolescents atteints de la maladie cœliaque (C) (n = 70), par rapport à un groupe témoin (n = 67). Les apports énergétiques du petit-déjeuner par rapport aux AET/24 heures, étaient de 19% chez les participants atteints de maladie cœliaque (ou « CD » pour « cœliac disease ») et de 20% pour le groupe témoin. Si les patients atteints de CD ont un petit déjeuner globalement équilibré en termes d'énergie (54% provenant des glucides, 12% provenant des protéines et 34% provenant des lipides), au niveau qualitatif le petit déjeuner du groupe atteint de CD fournissait moins de protéines, moins de graisses saturées, une quantité similaire de glucides et de fibres, et plus de sel. Les GFP sont fréquemment enrichis en fibres, mais celles-ci contiennent moins de protéines en raison de la nature des farines utilisées dans les ingrédients. Les pains sans gluten contiennent en moyenne plus de matières grasses et ces dernières sont plus saturées que les matières grasses du GCC. Les sucres, les bonbons et les confiseries contribuent davantage aux apports énergétiques et en nutritionnels dans le groupe atteint de CD, tandis que pour le groupe contrôle ce sont les produits céréaliers qui y contribuent le plus. Cette étude vient donc sans grande surprise souligner que si il est possible de composer un régime sans gluten (GFD) varié et équilibré, les produits industriels sans gluten (GFP) doivent pour leur part encore être améliorés et leur fréquence de consommation limitée le plus possible.
Évaluation de la dysphagie chez l'enfant et sa prise en charge interdisciplinaire, une revue de la littérature
Les problèmes de déglutition chez les enfants peuvent survenir pour diverses raisons et l'évaluation varie en fonction de l'âge de l'enfant, des problèmes médicaux sous-jacents et des résultats de l'évaluation clinique de la déglutition. La nécessité d'une prise en charge interdisciplinaire avec des orthophonistes compétents dans la prise en charge des enfants dysphagiques est impérative pour identifier les composants de la déglutition qui sont altérés et fournir des recommandations spécifiques pour une nutrition sûre et adéquate favorisant la croissance, le développement et l'alimentation orale si possible. Cette étude se concentre sur les types d'outils d'évaluation disponibles et comment et quand ils sont utilisés pour des enfants d'âges et de capacités différents.
Lien du PDF entier (disponible par achat ou abonnement) :
LU POUR VOUS
Données d'intérêt mais non validées par un comité de lecture
Allergie à la viande rouge transmise par les tiques, ou syndrome dit de «l’alpha-gal» : mise au point 2024
En 2023, les « Centers for Disease Control and Prevention » aux États-Unis ont déclaré que le syndrome de l’alpha-gal constituait un problème de santé publique. Ce syndrome encore mal connu en Europe, est une réaction allergique provoquée par l’ingestion de certains aliments (principalement la viande rouge), laquelle se développe suite à une morsure de tique. C’est la tique qui va pour ainsi dire, transmettre à l’homme cette hypersensibilisation immunitaire. Mais ce qu’il y a d’encore plus étonnant, c’est qu’il ne s’agit pas d’une hypersensibilité à une protéine, mais à un glucide: le galactose-alpha-1,3-galactose (d’où provient son nom de « syndrome d’alpha-gal»).
Ce syndrome n’est cependant pour l’heure transmis qu’uniquement par la tique étoilée d’Amériques (Amblyomma americanum). Mais sa présence au Canada ayant récemment augmenté, il n’est pas à exclure qu’avec la globalisation, l’augmentation du tourisme et le réchauffement climatique, ce syndrome puisse être aussi importé et observé en Europe dans les années à venir (en ce qui nous concerne, les zoonoses sont surveillées par l’European Centre for Disease Prevention and Control : https://www.ecdc.europa.eu/en/disease-vectors/surveillance-and-disease-data)
Il est malheureusement difficile de diagnostiquer le syndrome d’alpha-gal étant donné l’étendue de ses manifestations, mais les professionnels de santé doivent désormais en tenir compte du syndrome d’alpha-gal dans lors de diagnostics différentiels de réactions alimentaires ou médicamenteuses inhabituelles.
Les sources possibles de l’antigène alpha-gal sont nombreuses et variées:
Aliments :
_ Viande rouge (bœuf, porc, agneau)
_ Abats d’animaux (reins, foie, cœur, intestin)
_ Boyaux de saucisses
_ Produits laitiers (lait, fromage, yogourt, beurre)
_ Graisses alimentaires d’origines animales (saindoux, suif)
_ Collations contenant de la gélatine (bonbons, guimauves, oursons en gélatine, collations aux fruits,…)
Compléments alimentaires
_ Collagène
Vaccins
_ Vaccins contenant de la gélatine (vaccin à virus vivants contre le zona, la rougeole, la rubéole, les oreillons et la fièvre jaune)
Médicaments sur ordonnance
_ Substituts d’enzymes pancréatiques
_ Anticorps monoclonaux (Cétuximab)
Produits médicaux
_ Substituts colloïdaux de plasma à base de gélatine (Gelafundin)
_ Héparine (provenant de l’intestin de porc)
_ Valvules cardiaques d’origine bovine et porcine
Pour en savoir davantage suivez le lien ci-dessous :
Facteurs affectant le microbiome chez les nourrissons dont la mère souffre ou non d’une maladie inflammatoire de l’intestin
Le microbiote intestinal joue un rôle important dans le développement du système immunitaire des nourrissons. Les éventuelles maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) dont peut souffrir leur mère affectent le microbiote intestinal des nourrissons au début de leur vie. Les bébés dont la mère est atteinte d’une MICI présentent des taux de calprotectine fécale supérieurs à ceux des nourrissons dont la mère ne souffre pas d’une telle maladie. Le lait maternel des femmes atteintes d’une MICI contient d’autres protéines liées à l’inflammation que celles retrouvées dans le lait des femmes ne souffrant pas d’une MICI, ce qui pourrait exercer une influence sur le microbiome de leur progéniture et les taux de calprotectine fécale. L’identification de facteurs de risque modifiables associés au développement d’un système immunitaire sain au début de la vie pourrait aider à élaborer des stratégies de stratification du risque et de prévention des maladies. Les interventions visant à promouvoir une colonisation saine du microbiome en début de vie peuvent permettre de moduler le risque de développement de MICI.
Article disponible dans sa version complète dans la revue scientifique de pédiatrie du mois d’avril 2024 :
Le SEIPA ou syndrome d’entérocolite induite par les protéines alimentaires, état des lieux.
De plus en plus fréquent, le syndrome d’entérocolite induite par les protéines alimentaires (SEIPA), a pourtant déjà été décrit pour la première fois il y a plus d’une quarantaine d’années. Comme vu durant notre Journée d’Étude du CEDE 2024, il s’agit d’une une allergie alimentaire caractérisée par des symptômes gastro-intestinaux d’apparition tardive.
« Le SEIPA touche principalement le nourrisson, avec un âge médian lors du premier épisode entre 5 et 7 mois, mais il peut survenir à tout âge. Les antécédents familiaux ou personnels d’atopie sont plus fréquents chez les patients ayant un SEIPA qu’en population générale, notamment un eczéma atopique ou des allergies alimentaires IgE-médiées, dans presque 1 cas sur 10.
Peu de données épidémiologiques sont disponibles sur ce syndrome, qui reste cependant moins fréquent que l’allergie IgE-médiée. En 2021, une revue de la littérature confirmait que le SEIPA aurait une prévalence chez l’enfant de 0,5% (entre 0,01% et 0,7%) dans la plupart des pays occidentaux, avec environ 1 million de personnes atteintes aux États-Unis. D’autres études suggèrent une augmentation des cas de SEIPA ces dix dernières années, peut-être du fait d’un meilleur diagnostic.
Si le diagnostic chez l’adulte est également de plus en plus fréquent, l’évolution de cette pathologie semble toutefois favorable, avec une forte baisse de l’incidence à 0,008% après l’âge de 3 ans.
Les différences géographiques concernant les taux d’incidence, les phénotypes, les aliments déclencheurs et l’histoire naturelle de la maladie peuvent s’expliquer par des critères de diagnostic variables et l’absence de biomarqueurs fiables. »
Dans cet article que vous pouvez consulter ici : https://www.larevuedupraticien.fr/article/syndrome-denterocolite-induite-par-les-proteines-alimentaires
_ Une pathologie de plus en plus fréquente
_ Physiopathologie encore à éclaircir
_ Quand y penser ?
_ Aliments en cause : d’abord le lait de vache !
_ Diagnostiquer l’importance de l’anamnèse
_ Quelle prise en charge en médecine générale ?
_ Réorienter sans délai les cas graves et persistants
Bonne lecture de veille scientifique à toutes et tous !
L'équipe du CEDE