VEILLE SCIENTIFIQUE 2020-01

du Club Européen des Diététiciens de l’Enfance.

31.03.2020

 

Texte Odoo et bloc d'image

ARTICLES OFFICIELS

Informations officielles provenant d'organisations nationales ou internationales

1. Communiqué de presse de l'OMS relatif à la qualité des aliments pour bébés 

Deux nouvelles études de l'OMS/Europe révèlent qu'une proportion importante d'aliments pour bébés sont incorrectement commercialisés comme convenant aux nourrissons de moins de 6 mois, et que beaucoup de ces aliments contiennent des taux de sucres trop élevés. 

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2. Un droit à la cantine scolaire pour tous les enfants  

« Un droit à la cantine scolaire pour tous les enfants » est un rapport français de juin 2019. On y retrouve les recommandations concernant les conditions d'accès à la cantine, la tarification et l'adaptation des menus qui n'est pas obligatoire pour des raisons médicales, philosophiques ou religieuses même si dans la recommandation n°6: Le Défenseur des droits préconise une réflexion sur la généralisation du repas végétarien de substitution, dans toutes les collectivités.

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ARTICLES CONSEILLÉS

Informations, articles scientifiques, études concernant l'activité pédiatrique

    1. Association between Characteristics at Birth, Breastfeeding and Obesity in 22 Countries : The WHO European Childhood Obesity Surveillance Initiative - COSI 2015/2017

    Rito AI, Buoncristiano M, Spinelli A, Salanave B, KUNESOVA M, Hejgaard T, Solano M, Fijalkowska A, Sturua L, Hyska J, KELLEHER C, Duleva V, MILANOVIC S, Angelo V, Abdrakhmanova S, Kujundzic E, Peterkova V, Gualtieri A, Pudule I, Petrauskiene A, Tanrygulyyeva M, Sherali R, Huidumac-Petrescu C, WILLIAMS J, Ahrens W, Breda J  -- In :  Obes Facts 2019 12 (2) : 226-43

    Le lait maternel a toujours été considéré comme l'aliment de référence chez le nouveau-né. Un poids de naissance élevé comme la prématurité augmente les risques d’obésité ultérieure alors qu’un allaitement exclusif durant les 6 premiers mois de vie diminue significativement les risques d’obésité.

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                            2. Enfants exposés à des influenceurs
                            Coates et al. Social Media Influencer Marketing and Children’s Food Intake: A Randomized TrialPEDIATRICS , 143, 4, 2019

                            Une nouvelle étude montre que lorsque les enfants (9-11 ans) sont exposés à des influenceurs promouvant des aliments malsains sur Instagram, leur consommation immédiate augmente, comme pour les publicités télévisées. 

                            Selon cette étude, la promotion des aliments par des influenceurs populaires sur les médias sociaux a une incidence sur la consommation de nourriture des enfants. 176 enfants (âgés de 9 à 11 ans) ont été affectés au hasard à la visualisation des faux profils Instagram de deux blogeurs vidéo populaires sur Youtube. Les enfants qui consultaient des influenceurs avec des collations malsaines avaient considérablement augmenté leur consommation globale (448,3 kilocalories (cals); P = 0,001). 


                            Pour consulter l'étude :  cliquez ici   

                            3. Etude anglaise : TV et aliments ultra-transformés
                            Martines et al. Association between watching TV whilst eating and children's consumption of ultraprocessed foods in United Kingdom. Matern Child Nutr. 2019

                            Dans une nouvelle étude britannique réalisée chez les 4-10 ans : "regarder la télévision en mangeant était associé à une consommation quotidienne totale d'aliments ultra-transformés plus élevée" (enfants du Royaume-Uni). 

                            Dans cette étude 70% des enfants la télévision tout en mangeant leurs deux repas (31,4 % au déjeuner et au dîner). 65,8% des calories quotidiennes provenaient d’aliments ultra-transformés en moyenne. Chez les enfants qui regardaient la télévision tout en mangeant leurs deux repas (déjeuner et dîner), la consommation était supérieure de 85 ,5 kcal/jour en moyenne l’énergie provenant d’aliments ultra-transformés était supérieurs de 6 ,1%.

                            Pour consulter l'étude : cliquez ici

                            LU POUR VOUS

                            Données d'intérêt mais non validées par un comité de lecture 


                            1. Prévention des allergies alimentaires  
                            Greer et al. Effects of Early Nutritional Interventions on the Development of Atopic Disease in Infants and Children: The Role of Maternal Dietary Restriction, Breastfeeding, Timing of Introduction of Complementary Foods, and Hydrolyzed Formulas. Pediatrics, 2008, 121 (1) 183-191

                            On le sait déjà depuis longtemps mais le sujet a été polémique. Un avis officiel récent de l'American Academy of Pediatrics confirme le rôle protecteur du lait maternel vis à vis des risques d'allergie. Un point est fait sur le bénéfice des moments d'introduction des aliments sources d'allergènes.  

                            Pour le lien : cliquez ici

                            Odoo image et bloc de texte

                            2. Livret : « Des légumes et des enfants »

                            Voici un livret de vulgarisation réalisé à partir de la thèse de David Morizet, en lien avec l'industrie agroalimentaire (Bonduelle) et l’Institut Paul Bocuse Research Center. Ce livret est à destination des professionnels de la petite enfance et des parents, pour mieux comprendre les comportements alimentaires des enfants et les accompagner dans l'appréciation des légumes.


                            Pour consulter le livret : cliquez ici

                            VU POUR VOUS

                            Compte rendu des déplacements et des conférences auxquels le CEDE a participé

                            A l'occasion du Congrès Annuel de la Société de Pédiatrie qui a eu lieu du 19 au 21 juin 2019, le Centre National Interprofessionnel de l'Économie Laitière (CNIEL) est revenu sur l'évolution des comportements alimentaires et des nouvelles tendances chez l'enfant et l'adolescent en France d'après les études du Crédoc sur les Comportements et Consommations Alimentaires en France (CCAF). Ces études réalisées, tous les 3 ans, ont démontré une modification des comportements alimentaires chez les enfants et les adolescents.  


                            Les comportements alimentaires particuliers chez l’enfant et l’adolescent : Comment assurer la couverture de leurs besoins nutritionnels ?

                            Communiqué de presse

                            - La consommation de lait a diminué de 21% en 13 ans avec le recul de la prise quotidienne du petit déjeuner chez l'enfant et l'adolescent
                            - Les enfants pratiquent de moins en moins d'activités physiques et sportives
                            - De nouveaux risques de déficits nutritionnels apparaissent avec le suivi de régimes alimentaires d'éviction


                            Paris, le 20 juin 2019. (…)

                            Chez les jeunes enfants qui consomment essentiellement le lait au petit déjeuner, les données sont particulièrement préoccupantes. En effet, entre 2010 et 2016, la consommation est passée de 237 ml/jour à 202 chez les 3 à 5 ans et de 211 ml/jour à 181 chez les 6-8 ans. Avec pour conséquence, une diminution des apports en calcium : le nombre d’enfants en dessous du BNM (besoin nutritionnel moyen) en calcium est en augmentation et est passé, sur 6 ans, de 4% à 20% chez les 3 à 5 ans et de 20% à 37% chez les 6-8 ans.  


                            Pour rappel, les besoins nutritionnels moyens en calcium sont de 385 mg/j pour les 1-3 ans, 539 mg/j pour les 4-6 ans et 693 mg/j pour les 7-9 ans. Pour information, un verre de lait équivaut à un apport en calcium de 170 mg, un yaourt à 160 mg et une part de 20 g de fromage à 126 mg. 

                            Cette baisse de consommation observée depuis 2010 peut s’expliquer par l’augmentation du nombre de petits déjeuners sautés au cours de la semaine, par la baisse de la quantité de lait prise au petit déjeuner pour ceux qui en prennent mais aussi par un désengagement des parents, les enfants se préparant eux-mêmes le petit déjeuner. En effet, chez les enfants le lait est principalement consommé au petit déjeuner et peu lors du goûter. La diminution de la consommation de lait n’est pas compensée par d’autres produits laitiers ou aliments consommés à un autre repas. 

                            Cette baisse est particulièrement préoccupante car elle atteint les jeunes enfants en croissance à un âge où les besoins en calcium augmentent et où se construisent les habitudes alimentaires. 

                            Parallèlement à la diminution de la consommation du lait chez les enfants, d’autres tendances apparaissent comme la baisse continue de la diversité alimentaire liée à des évolutions générationnelles avec la diminution de la consommation de fruits et de légumes (45% des enfants de 3 à 17 ans consomment moins de deux portions de fruits et légumes par jour), de produits carnés (régime d’éviction) et une augmentation de la consommation de pizzas, sandwiches... 

                            L’alimentation doit être d’autant plus équilibrée quand l’enfant ou l’adolescent pratique un sport et de surcroît fait de la compétition. Les apports caloriques et protéiques chez les sportifs et notamment les enfants et adolescents, et ceci quelle que soit leur discipline, sont essentiels. 

                            « Les besoins en protéines des jeunes sportifs sont supérieurs à ceux des non- sportifs. Le maintien d’apports protéiques suffisants, aussi bien en quantité qu’en qualité est justifié non seulement par les besoins liés à l’exercice mais aussi par les besoins liés à la croissance. Il faudra veiller aux apports protéiques pendant les 3 principaux repas, mais aussi, comme chez l’adulte, envisager un apport spécifique en récupération des séances d’entrainement ou des compétitions. À cette fin, un apport de 10-15 g de protéines est conseillé, en privilégiant des protéines rapides, riches en acides aminés essentiels et en leucine. Ces apports devront reposer sur des aliments constitués » détaille le Professeur Xavier Bigard, Médecin du sport et Professeur agrégé du Val de Grâce, Physiologiste de l’exercice, biologiste musculaire et nutritionniste.

                            De plus en plus d’adolescents sont tentés de suivre des régimes d’exclusion comme le végétalisme qui conduit inéluctablement à des carences nutritionnelles dont les enfants et les adolescents subiront les conséquences durant tout le restant de leur existence. Comme l’explique le Professeur Patrick Tounian, Chef du service de nutrition et gastroentérologie pédiatriques à l’Hôpital Trousseau (Paris 12e), « Les carences nutritionnelles à craindre sont celles en fer, calcium, vitamine D, vitamine B12 et DHA (un acide gras semi-essentiel). Les conséquences sont principalement neurologiques (retard intellectuel, troubles psychiatriques, séquelles neurologiques) et osseuses (augmentation du risque de fracture) ». 

                            Les nouveaux comportements alimentaires comme la baisse de la consommation de lait au petit déjeuner ou encore les régimes d’exclusions, peuvent avoir des conséquences non négligeables sur la santé, entraînant par exemple des déficits importants en minéraux et vitamines. Une mauvaise alimentation est facteur de maladies nutritionnelles (cardiovasculaires, diabète, cancer...), il est donc important d'avoir une alimentation responsable et équilibrée associée à une activité physique quotidienne. 

                            Pour en savoir plus sur le sujet : cliquez ici